Chronique du quotidien N°7

Noël 2, Les blond-s-es, Le football
lundi 19 décembre 2005.
 

Noël 2

C’est de plus en plus Noël ici. Presque toutes les maisons débordent de guirlandes lumineuses et fausses branches de sapins au fenêtres. C’est l’avantage indéniables des petites maison sur les grand immeubles, on a envie qu’elles soient belles, et c’est à nous que ça revient de le faire Tout à un air de fête. Les bords du fleuve se sont couverts de personnages bizarres, qui ressemblent plus à des bédouins qu’a des anges (d’ailleurs ça doit en etre), et plein plein d’animaux de toutes sortes, j’ai pas encore eu l’occasion de les voir illuminés, mais j’attend de voir ce que ça donne tellement c’est étrange.
Mercredi 7, c’était le jour des "velitas", les bougies. Normalement c’est le jour officiel pour allumer toutes le décorations de Noël, même si tout le monde a commencé avant. Et c’est jour là, quand la nuit tombe, tout le monde met des bougies dans des lampions sur le trottoir, devant la porte, aux fenêtres, voir accrochées aux arbres. Comme lampions il y a le modèle super basique : un sac en papier avec une bougie au fond, le modèle récupération, fait de bouteille de coca découpé et peinte, et les modèles plus sophistiqués, en papier, carton, plastiques, de toutes formes et toutes couleurs. C’est vraiment très joli et très sympa de se balader dans les rues (des quartiers plutôt populaires évidemment) remplies de bougies et tous les habitants dehors, sur des chaises, discutant, buvant et rigolant.

Ce soir là, c’est aussi la "Vaca loca" (la vache folle) dans le quartier de San Antonio. Il s’agit d’une structure de bois en forme de vache, couverte de pétards et feux d’artifice, et sous laquelle un homme se glisse et court dans les rues quand on allume les feux, faisant fuir tous les spectateurs. Ca c’est ce qu’on m’a raconté, car j’ai attendu jusqu’à deux heures du mat, et jamais ils ne l’ont allumé. Il parait qu’il y avait trop de monde, que c’était dangereux. Il faut dire que cette fête, autrefois juste du quartier, voir de 3-4 rues, et aujourd’hui assez à la mode, et il y une scène, des stands, et des vendeurs de bières, et c’est un peu le rendez vous obligé d’une certaine jeunesse.

C’est assez marrant de voir des fêtes comme celle ci, qui pour tous sont typiquement de Noël et qui se passe dans la rue, dans la chaleur, toutes ces caractéristique qui pour nous sont estivales. D’ailleurs, depuis le début de décembre, on voit de plus en plus de monde dans les rues, et une ambiance de fête se sent un peu partout. Plus personne ne veut travailler. Toutes les assocs, collectifs et fondations organisent des fêtes "d’au revoir" jusqu’à l’année prochaine. Et il va y avoir aussi la "Feria" de Cali, fête de fin d’année rituelle et assez orgiaque et surtout bordélique si j’ai bien compris, avec concerts et corridas où le sang du taureau se mélangera vite à celui des vignes dans le coeur des fêtards. En fait un certains nombres de caleños m’ont surtout fait part de leur désir de quitter la ville à ce moment là. Ca ne donne pas trop envie de rester. Moi les orgies populaires ça me branche pas trop.

Les blond-s-es

Pas de blagues sur les blondes, non, ne vous inquiétez pas. Juste pour dire qu’ici on appelle systématiquement les blond-s-es (châtain pas trop sombre en fait ou les gens qui ont la peau clair, car des cheveux couleur de paille, on en croise que sur la tête des touristes danois, et ils sont rares) Mono et Mona, ceux qui veut dire singe et guenon, mais sans aucun sentiment insultant. Ce surnom remplace tellement le vrai prénom, qu’on oublie souvent celui-ci. J’ai même vu ça au sein de la famille, un homme qui a mis 10 secondes pour se souvenir du prénom de son frère, ça faisait au moins 15 ans qu’il ne l’avait pas appelé comme ça. Evidemment, on en connaît plusieurs des monos et monas, et c’est dur pour moi de savoir si on parle de celui de Medellin, du petit fils de Maria-Luz, de la fille de l’oncle Juan, ou bien de la vieille copine de fac. Tous des monos !

Le football

C’est de la merde !
Non, excusez moi, je voulais pas vous vexer. C’était un cri du coeur, mais au contraire c’est pour mes amis footeux ou pour les visiteurs anonymes amis du ballon rond que j’écris ce chapitre.
Aujourd’hui c’était le match retour de la final du championnat de Colombie. Et le "deportivo Cali" le disputait contre l’équipe de Carthagène. Et Cali à gagné ! C’est la fête ! [1]
A Cali il y a 2 équipes, Deportivo Cali en vert, et l’America en rouge. Cette année l’America s’est fait éliminer avant d’arriver à la finale, et donc la ville est toute verte. Depuis ce matin (et même les jours précédents) les voitures, taxis et bus arborent tous des petits drapeaux verts, il y a des vendeurs d’articles de supporters à tous les coins de rue, des pétards explosent un peu partout, et ce soir c’est quasiment impossible de se balader dans les rues, tout est archi-bouché par des hordes de petits bonhommes verts qui s’amusent à se lancer de la farine pour fêter cette victoire. Le bordel.

J’ai regardé 10 minutes le match à la télé, et j’ai pas supporté plus. Au-delà du fait que j’ai vraiment aucun intérêt pour le foot, surtout sur petit écran, c’est tout simplement incroyable la quantité de pub qu’il y a. En plus des maillots des joueurs bariolés de marques et des bords du terrain couverts de panneaux, les commentaires sont sans cesse coupés par des jingles, l’image est en partie occupée par des écrans de pub. A chaque temps mort il y a un nouveau message, pour chaque dégagement, blessure, tir au but raté, etc. Il y le sponsor officiel du corner droit (qui devient de fait "un corner Conavi" du nom de la banque qui le patronne), du gauche, etc... J’ai noté pendant mes même pas 10 minutes de visionnage, les temps de répartition entre d’un coté, le match et les commentaires, et de l’autre la présence de publicité par dessus ceux-ci :
2de Période, 10’14s : Début du visionnage, match
10’25 : Pub
10’37 : Match
12’30 : Pub
12’37 : Match
12’49 : Pub
13’09 : Match
13’18 : Pub (corner)
13’22 : Match
13’56 : Pub (corner)
14’00 : Match
14’28 : Pub
14’41 : Match (avec un bandeau de pub encore 10 secondes)
15’54 : Pub
16’03 : Match
17’09 : Pub
17’18 : Match Je craque, j’arrête, j’éteins la télé !

Bon en dehors, de ça, j’ai eu le temps de remarquer 2-3 particularités entre 2 pubs :
On donne un peu de glamour au changements de joueurs en mettant une jeune fille en mini jupe qui tient le panneau avec les numéros des joueurs (façon changement de round en boxe).
Les supporters sont tellement fair-play, qu’à chaque corner (patronné par Conavi !), il y a 3 policiers anti-emeutes, habillé en Robocop dernière génération, qui protègent de leur boucliers le joueur des tirs de bouteilles et autres objets contondants lancés pour l’encourager.
Pour finir, et pour fêter la victoire, les aficionados de Cali n’ont rien trouvé de mieux que de casser le portique des buts du terrain.
Vive le sport !

[1] 2-0 en match allez, et 1-0 en match retour. Je sais pas si ça vous touche, de l’autre bout du monde, de savoir ça. Si oui, expliquez moi pourquoi s’il vous plaît.


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