D’une marche à l’autre

jeudi 20 mars 2008.
 

La 4 février 2008, une manifestation, appelée au travers du réseau Internet Facebook à peine un mois auparavant, avait lieu en Colombie et dans de nombreux pays sous le nom « Un million de voix contre les FARC ».

Le 6 mars 2008, une manifestation, appelée plusieurs mois auparavant par le Mouvement national des crimes d’Etat de Colombie, avait elle aussi lieu en Colombie et dans des dizaines de pays sous le nom « Hommage aux victimes du paramilitarisme, de la parapolitique et des crimes d’Etat ».

Entre ces 2 marches, qui auraient pu s’associer, une certaine animosité, mais entre ces 2 marches aussi, la libération sans contrepartie de 4 otages des FARC et la mort sur le territoire équatorien d’un des plus importants membres des FARC et principal négociateur, et suite à cela des menaces de guerre entre l’Equateur et le Venezuela d’une part et la Colombie de l’autre.

Que s’est-il passé durant ce mois ? Voici quelques éléments d’analyse pour déchiffrer un peu ce qui sous-tend ces différents actes politiques et dont le peuple colombien est la première victime.

Marcha 6 de Marzo Cali


Les faits

Il faut en réalité remonter à l’été 2007 pour comprendre les événements. Suite à la demande de la sénatrice du parti libéral Piedad Cordoba, Le président vénézuelien Chavez est nommé négociateur pour la libération des otages des FARC. Celles-ci réclament la libération d’environ 500 guérilleros emprisonnés par le gouvernement colombien contre la libération d’une cinquantaine d’otages « politiques » incluant Ingrid Betancourt, des parlementaires colombiens et des ressortissants états-uniens. De plus elles demandent la création d’une zone démilitarisée dans le sud-ouest du pays. Le gouvernement colombien, en premier lieu le président Alvaro Uribe, rejette ces propositions et prône avant tout la voie armée pour en finir avec la guérilla. Mais, pour faire bonne contenance devant la communauté internationale, il accepte l’idée de négociations par le biais d’autres pays, tout en dynamitant toutes les possibilités de succès. Cela fait des années que les tentatives de négociations entre les deux parties sont sabotées. Ce ne sera pas différent cette fois-ci [1]..

Alors que les négociations semblent en bonne voie entre le président vénézuélien et la plus ancienne guérilla du pays [2], Uribe décide brutalement de retirer à Chavez son rôle de négociateur soi-disant pour avoir révélé à la presse internationale des informations confidentielles et faire preuve d’ingérence en Colombie. Il en profite aussi pour accuser Piedad Cordoba, partie prenante des négociations, d’être une traître à sa patrie. Parallèlement démarre dans les medias colombiens une campagne extrêmement virulente contre Chavez, « ami » des FARC, dictateur, etc. Celui-ci réagit en annonçant le gel des relations entre les 2 pays, ce qui à ma connaissance ne sera pas suivi d’effet notable.

Malgré cela, les négociations continuent de manière plus discrète. Elles aboutissent fin décembre à un accord pour la libération de 3 otages : Consuelo Gonzalez ex-députée, Clara Rojas, directrice de campagne d’Ingrid Betancourt en 2002 et le fils de Clara Rojas, né en captivité. Des medias, des représentants de plusieurs pays, la Croix-Rouge internationale se préparent pour l’opération de sauvetage dans le sud-est de la Colombie. Mais, contrairement aux engagements pris, l’armée colombienne attaque la zone de libération (ceci a été plus tard confirmé par Clara Rojas). L’opération doit être annulée. C’est finalement le 10 janvier, avec plus de discrétion, que la libération sera effective [3].

À ce moment, tout le monde aurait dû saluer le succès de la voie de la négociation pour réussir la libération des otages face à celle d’un sauvetage militaire. Tout le monde aussi aurait dû soutenir Chavez dans ses efforts. Mais celui-ci fait une déclaration qui paraît surprenante. Il demande, pour continuer à négocier avec les FARC, que celles-ci soient reconnues comme groupe belligérant à contenu politique et non comme groupe terroriste afin de faire fonctionner les accords de Genève. Tous les gouvernements, à commencer par la Colombie et les USA, rejettent ce qui semble une aberration. Il faut cependant savoir que cette guérilla, qui existe depuis 1964, n’est inscrite sur les listes de terroriste que depuis 2005 pour les USA et l’Union Européenne [4]. Elles-mêmes se réclament d’une idéologie marxiste-léniniste qui justifie la lutte armée. Et l’on sait que l’appellation terroriste sert notamment à discréditer un groupe politique armé [5].

Du coup, les medias se déchaînent de nouveau contre Chavez et l’accusent de faire le jeu des FARC. C’est dans ce contexte que se prépare, soi disant spontanément, la manifestation du 4 février. Au départ pour réclamer la libération inconditionnelle de tous les otages des FARC, elle se transforme en un message contre celles-ci et un appui à Uribe pour sa politique belliciste et de rejet de Chavez. Elle suscita même quelques polémiques. Notamment de nombreux parents des otages ont refusé de s’y associer, redoutant avec raison que l’événement soit utilisé pour justifier la solution militaire au détriment de la voie diplomatique. De même, le « réseau social » Facebook qui a servi de tremplin pour l’appel à la marche est sujet à caution. En effet, en plus d’être commercialement utilisé par les plus grandes entreprises mondiales, les données des utilisateurs seraient contrôlées par les agences de renseignements des USA [6].

La marche fut sans aucun doute un grand succès. Selon les organisateurs, elle aurait réuni 10 millions de personnes à travers le monde. Il faut préciser que pour ce qui est de la Colombie, les écoles, les entreprises publiques et certaines privées donneront la journée pour aller manifester, proposant bus pour s’y rendre et t-shirt pour s’uniformiser. Certaines pancartes étaient éloquentes comme « Farc you Chavez ». (Quelques photos).

Suite à ce succès, des voix ont commencé à s’élever pour proposer qu’Uribe brigue un 3e mandat [7]. L’interprétation généralement admise de la grande participation à la manifestation est un rejet total de la population aux méthodes des FARC et la reconnaissance des résultats de la politique gouvernementale qui ont permis d’un coté obliger les unités de la guérilla à se retirer loin des routes principales du pays où il était dangereux de circuler, et de l’autre, grâce à la presque amnistie offertes aux paramilitaires, de donner l’impression de savoir tendre la main aux groupes armées [8]

Pendant ce temps commence la mobilisation pour la seconde marche, celle du 6 mars qui rend hommage aux victimes des paramilitaires ou de l’Etat lors de crimes extrajudiciaires (voir l’appel en français]. Les medias font peu d’échos de la mobilisation, un conseiller présidentiel déclare que ce sont les FARC qui organisent la marche et qu’y participer c’est les soutenir [9]. Des syndicats informent que dans certaines entreprises,les employeurs ont menacer de sanctions les employés qui manqueront le travail ce jour-là. Bref de l’intimidation.

Mais, presque comme une surprise, le 27 février les FARC remettent une nouvelle fois aux autorités vénézuéliennes et sans contrepartie (et avec l’accord du gouvernement colombien d’arrêter les opérations militaires pendant quelques heures) 4 otages retenus depuis 6 ans. Loin de célébrer les talents de négociateurs de Chavez et ses collaborateurs ou encore de prêter une oreille plus attentive aux exigences de guérilleros pour continuer la libération d’otages au travers de l’échange humanitaire, c’est surtout les informations sur la santé d’Ingrid Betancourt, très malade dans la jungle, qui retiennent l’attention. Un de ses anciens compagnons de captivité à peine libéré affirme qu’elle soutient la proposition de Chavez de reconnaître la guérilla comme force politique belligérante et de la retirer des listes d’organisations terroristes.

3 jours plus tard, dans la nuit du 29 février au 1er mars, l’armée colombienne, avec l’aide logistique [10] et des armes venant des Etats-Unis [11], pénètre en territoire équatorien et tue pendant leur sommeil plusieurs membres des FARC dont Raul Reyes (de son vrai nom Luis Edgar Devia Silva) connu comme porte parole des FARC, numéro 2 de l’organisation et négociateur attitré pour tous les pays qui cherchent à libérer pacifiquement les otages (France, Suisse, Espagne, Venezuela, Equateur, Vatican...). L’annonce de cette disparition a été ressentie par les familles des otages et les militants pour la paix comme l’anéantissement des efforts de discussions pour des libérations ultérieures.

De nombreux mensonges ont alors surgi dans la bouche des responsables colombiens. Par exemple qu’ils avaient bombardé depuis la Colombie sans rentrer sur le territoire équatorien (les avions ont bombardé depuis le sud et sont en réalité rentré de 10 Km à l’intérieur du pays pour ne pas se faire repérer par les guérilleros) ; qu’ils avaient répondu à des tirs des guérilleros (alors qu’il s’agissait d’une opération préparée de longue date) ; puis, grâce aux ordinateurs miraculeusement épargnés par les bombardements, qu’ils avaient des preuves de l’appui de Correa, le président équatorien, aux FARC (celui affirment que les rapprochements entre son gouvernement et Reyes avaient pour but de parvenir rapidement à la libération d’Ingrid Betancourt, version confirmé par des négociateurs français (ici et que l’armée équatorienne a détruit des dizaines de campements des FARC en Equateur), que Chavez finance la guérilla à coup de millions de dollars (le mensonge est démonté par un journaliste états-unien ici et traduit en français ici), que la guérilla va acheter de l’uranium pour fabriquer des bombes sales (on vient de trouver cet « uranium » enterré au bord d’un route : ici). Bref, on n’arrête plus le délire et tout est bon pour essayer de faire oublier la violation du territoire équatorien par l’armée colombienne. D’autant plus que l’Organisation des Etats Américains, habituellement soumise aux USA qui ont déclaré soutenir Uribe dans cette action, a dénoncé à une écrasante majorité cette atteinte au droit international. Il faut dire qu’aujourd’hui la majorité des pays d’Amérique du Sud sont plus ou moins radicalement à gauche et les USA ne sont clairement plus aussi libres qu’auparavant pour mener à bien leurs politiques exploiteuses. Les gesticulations d’Uribe menaçant Chavez du tribunal international en sont devenues ridicules mais la tensions entre les 3 pays (plus le Nicaragua qui s’est associé au Venezuela et à l’Equateur) ont fait craindre un conflit qui aurait essentiellement servi les USA (pour plus de détails sur le déroulement des événements et les différentes réactions internationales, voir cet article).

Marcha 6 de Marzo Cali

Marcha 6 de Marzo Cali


C’est dans ce climat que la marche du 6 mars a eu lieu (photos). On pouvait craindre, à cause des menaces, de la tension entre les pays et des medias agressifs, une faible mobilisation. Il n’en a rien été. Malgré l’apparition durant la nuit d’affiches disant « Pour la souveraineté, pour l’indépendance, contre Chavez », et sans être comparable à celle du 4 février, la marche, au niveau national comme international, a rencontré un franc succès. On estime à environ 1 million de personnes à travers le monde qui dénoncèrent les crimes d’Etats et ceux des groupes paramilitaires. Suite à cette marche et pendant que le climat international se calmait quelque peu grâce aux efforts des pays d’Amérique Latine et aux discours conciliateurs de Chavez, les organisateurs de la marche du 6 mars recevaient des menaces de morts d’un groupe « remobilisé » de paramilitaires [12].

Les conclusions

Au regard de tous ces évènements, on a beaucoup parlé de la Colombie ces dernières semaines. Mais il est parfois difficile de comprendre les engrenages, les causes, les tenants, les aboutissants de tous ces évènements. Quoique beaucoup des mensonges d’Uribe aient été dévoilés, les buts qu’il poursuit semblent être atteint. Quels sont-ils ?

-  D’abord, et cela depuis des années, focaliser l’attention de tous, à l’intérieur comme l’extérieur du pays sur les guérillas, expliquant qu‘elles sont l’unique cause des problèmes de la Colombie. Pendant que le peuple avale cela, il ne dira rien sur la faim que ravage les campagnes et les quartiers pauvres, sur la délinquance, la corruption, la privatisation de la majorité des services publics et la décadence de ceux qui restent comme l’éducation ou la santé. Le problème est ailleurs, dans la jungle, et la seule manière de le solutionner c’est augmenter le budget de l’armée [13]. Pendant ce temps, on ne fait pas la guerre contre la misère.

-  Cet écran de fumée masque d’autres choses. Par exemple les supposés liens du gouvernement d’Uribe avec les paramilitaires, ou encore la « renaissance » (pour autant qu’ils aient disparu avec la démobilisation) de ces derniers dans de nouveaux groupes et l’influence qu’ils exercent sur le pouvoir politique (Ils contrôleraient une quarantaine de parlementaires et de très nombreuse municipalités) [14].

-  Pendant qu’on montre du doigt les FARC on ne s’occupe pas des 3 ou 4 millions de personnes déplacées à l’interieur du pays. La culpabilité en est partagée (quoique inégalement) entre les différents acteurs du conflit, mais les bénéfices vont tous dans le même sens. Récupération des terrains et des champs pour en faire des mégas plantations de palmes africaines et de cannes à sucre (pour en faire du bio carburant pour les USA) ou pour récupérer les richesses souterraines au travers de multinationales états-uniennes (voir cet article ou celui-ci).

-  La représentation de Chavez dans les médias colombiens et internationaux en général comme un homme agressif, irrespectueux, fou, etc. et les « preuves » trouvées chez les guérilléros arrêtés ou tués permettent de déplacer « l’origine de tous les problèmes » de l’intérieur à l’extérieur du pays. Mieux qu’un bouc émissaire colombien, rien ne vaut un ennemi extérieur pour rassembler les troupes. Et ça marche, les dernières enquêtes montreraient un appui à 84% à Uribe.

-  Uribe (et les USA) ne veulent pour rien au monde voir la solution pacifique prendre de l’avance sur la militaire, eux qui la prônent depuis des années partout dans le monde. Et surtout ils ne veulent pas que Chavez puisse tirer avantage et leadership dans la région. Après avoir été obligé d’accepter les remises d’otage unilatérales, et pour que cela ne puisse pas continuer, quoi de mieux que de faire disparaître le principal négociateur des FARC Raul Reyes ? Ça coupe automatiquement tout les contacts établis et ça énerve la guérilla qui aurait pu par exemple menacer de tuer des otages en représailles. Elle ne l’a pas fait et a même déclaré que la mort de Raul Reyes ne changerait rien aux termes de la négociation. (entretien avec Fabrice Delloye, l’ex-mari d’Ingrid Betancourt à ce sujet)

-  De manière plus large et sachant que la politique colombienne est en bonne partie dirigée à Washington qui cherche à faire de son principal allié dans la région un « Israël » de l’Amérique Latine, on peut remarquer que fin janvier, la secrétaire d’Etat des USA, Condoleeza Rice était en visite en Colombie et a rencontré Uribe dans la ville de Medellín. Dans l’agenda de cette rencontre, on trouve les accords de libre-échange TLC, qui tardent à être signé mais que Washington veut réussir « passant au-dessus de toute considération légale ou juridique » [15]. On trouve aussi le déménagement de la base US de Manta en Equateur vers la Colombie. La Colombie est le 3ème récipiendaire de l’aide militaire des USA après Israël et l’Egypte [16]. La paix en Colombie ne permettrait plus de justifier l’énorme déploiement militaire états-unien dans le pays, pays qui, à la frontière entre la partie centrale et sud de l’Amérique et possédant des côtes sur les 2 océans, occupe un emplacement stratégique.

-  On connaît aussi l’animosité de l’administration états-unienne contre le gouvernement de Chavez (qui le lui rend bien). Celui-ci est depuis des années le chef de lance d’un mouvement de pays qui cherchent à devenir indépendants des USA qui ont contrôlé la région depuis son indépendance au début du 19ème siècle, que se soit par des traités ou que ce soit militairement et en mettant en place de dictatures. S’opposer aux USA est quelque chose de risqué, bien des pays en ont fait les frais, mais aujourd’hui les USA ont perdu énormément d’influence dans la région et cela est en partie dû à la politique de Chavez. Trouver une excuse pour attaquer le Venezuela, directement ou non, est l’un des buts de Bush, mais le sera sans doute aussi de ses successeurs. Déstabiliser la région est un bon moyen pour limiter la force des présidents anti-impérialistes qui fleurissent en Amérique Latine. Et l’excuse du terrorisme, du narcotrafic, des armes sales pour intervenir dans un pays étranger n’est jamais que la même recette tant de fois appliquée.

Marcha 6 de Marzo Cali

Face à cela, la vie des otages, des paysans, des indigènes ne comptent pas aux yeux de ces dirigeants arrogants et belliqueux. Bush et Uribe sont définitivement les premiers ennemis de la paix en Colombie et dans la région.

[1] Pour une chronologie des différentes tentatives d’échanges de prisionniers entre les 2 parties, voir cet article de Maurice Lemoine.

[2] Chavez va obtenir des preuves de vie d’otages, mais les émissaires sont arrêtés à Bogotá

[3] Seule Clara Rojas et Consuelo Gonzalez ont été libérées car il s’est avéré que l’enfant n’était déjà plus aux mains de la guérilla.

[4] article de Wikipedia sur les FARC

[5] Par exemple les résistants à l’occupation nazie en Europe étaient appelé terroristes par les occupants

[6] voir cet article du Guardian (en anglais).

[7] La constitution de 1991 ne permet normalement pas de réélection immédiate pour les élus, cependant en 2006 Uribe l’a fait modifier pour se pouvoir se représenter. Il a alors été élu avec 62% de suffrages mais un taux d’abstention de 55 %.

[8] Il y de nombreux liens suspectés entre Alvaro Uribe et les paramilitaires. Il aurait participé à la fondation de certains lorsqu’il était gouverneur d’Antioquia, voir cet article et ceux-ci. Et de nombreux membres de son parti ou de son gouvernement sont aujourd’hui incarcérés, accusés de liens avec les paramilitaires.

[9] Appel à la défense des organisateurs

[10] C’est grâce aux satellites des USA que ‘armé a pu trouver la position du campement grâce à une conversation téléphonique avec... un négociateur français (interview de Piedad Cordoba à ce sujet).

[11] Missiles GBU 12 Paveway II, dits « intelligents », très utilisés pendant la guerre du Golf en 1991

[12] Colombie - Menaces de Mort / Harcèlement

[13] La Colombie consacre 6,5% de son PIB en dépense militaire, plus que les USA ou les pays de l’OTAN, voirl’ article

[14] entretien avec Javier Giraldo, prêtre de la communauté de paix de San José de Apartado et défenseur des droits humains

[15] Opinion Bancaria UNEB (Syndicat national des employés de banque) N°40, février 2008

[16] voir cet article sur le financement militaire en Colombie.


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