Ça se passe comme ça en Colombie

Appel contre les menaces des paramilitaires à l’encontre de syndicalistes et defenseurs des droits humains
mardi 29 avril 2008.
 

Je relaie ici l’appel lancé par le PASC (projet accompagnement solidarité Colombie - Canada) à envoyer des lettres au gouvernement colombien suite aux menaces reçues par des syndicalistes et de défenseurs de droits humains en Colombie. Menaces envoyées par un groupe paramilitaires nommé "Aguilas Negras", les aigles noirs, qui a repris le flambeau des AUC (Autodéfenses Unies de Colombie) après son apparente démobilisation.

Plus que l’envoi de lettres, je pense qu’il est important de faire savoir dans quel état est la démocratie en Colombie en soulignant quelques unes des idées de ces menaces : "[ceux] qui sont contre l’accord de libre échange et des politiques de notre présidente Alvaro Uribe Velez seront exécutés" ou encore "Nous ne voulons pas de (..) manifestation du premier mai".

La ligne politique est clair, le ton brutal, l’intolérance sans limite et en plus c’est mal écrit. Mais le danger est bien réel, et comme le souligne le texte, plus de 20 leaders syndicalistes ont été assassiné par ces groupes depuis le début de l’année. Le gouvernement et les grandes compagnies nationales ou autre ne peuvent que se réjouirent de la disparition de ses empêcheurs d’exploiter tranquillement.

27 avril 2008 Menaces contre le Comité de solidarité avec les prisonnierEs politique et d’autres organisations de défenses de droits humains en Colombie

DÉNONCIATION PUBLIQUE SUITES AUX MENACES

La Fondation comité de solidarité avec les prisonniers politiques fait savoir à l’opinion publique nationale et internationale les faits suivants : FAITS

-  1. Mardi 22 avril 2008, dans l’immeuble de la Centrale unitaire des travailleurs et travailleuses CUT - section de Santander (immeuble dans lequel se trouvent les locaux de notre fondation) une menace écrite a été reçue, nous nous permettons de la reproduire dans son intégralité :

“LES FRONTS DES AIGLES NOIRS QUI SONT INFLUENTS DANS LA ZONE URBAINE DE BUCARAMANGA ET AUTRES MUNICIPALITÉ VOISINES DECLARENT

QUE LES GUERILLEROS DE LA FARC ET DE L’ELN CAMOUFLÉS DANS LES SYNDICAUX DE LA CUT ET DANS DES ONG TERRORISTES QUI SONT CONTRE L’ACCORD DE LIBRE ÉCHANGE ET DES POLITIQUES DE NOTRE PRESIDENT ALVARO URIBE VELEZ SERONT EXECUTÉES S’ILS CONTINUENT DANS CETTE LIGNE POLITIQUE ; NOUS NE VOULONS PAS DE MARCHE PLEURANT LES MORTS [1], NI MANIFESTATION DU 1ER MAI, NOUS NE VOULONS PAS LES VOIR DANS NOTRE REGION LES POLITIQUES DE NOTRE PRESIDENT SONT RESPECTÉES BIEN QUE LE SANG COULE, UN DETACHEMENT D’HOMMES QUI REPONDERONT A NOS ORDRE EST DÉJÀ PRÊT ET PROCEDERA AU NETTOYAGE DE TOUT LES SERVITEURS DE LA GUERILLA COMME VOUS.

ONT ÉTÉ DECLARÉ COMME CIBLE MILITAIRE :

DAVIS FLOREZ, JAVIER CORREA, ALFREDO VALDIVIESO, JUAN JAIMES, RAFAEL OVALLE, MARTHA DIAZ, MIGUEL CONDE, MAURICIO MARTINEZ, NORMA (ALIAS LA PROFE) JOSE BAUTISTA (ALIAS CHURCO) CAROLINA RUBIO, MARIA CARDONA, NICANOR ARCINIEGAS, PABLO VARGAS, GABRIEL PRINCIPE, FERNANDO PORRAS TERESA BAEZ .......

NOUVELLE GENERATION D’AIGLES NOIRS DE SANTANDER 18 AVRIL2008”.

Les personnes qui sont “déclarées objectif militaire” ont en commun de faire partie d’organisation comme la CUT, le CPDH, et autres syndicats de base, ainsi que des membres de notre fondation, CAROLINA RUBIO qui est la permanente de notre section Santander et PRINCIPE GABRIEL GONZALEZ qui a été détenu durant plus d’un an et absout des charges qui pesaient contre lui après avoir pu démontrer qu’il s’agissait d’un montage judiciaire par le biais duquel les organismes de sécurité de l’État prétendait l’empêcher de poursuivre ses tâches de défenseur de droits humains.

-  2. Hier, le 23 avril 2008, nous avons reçu par courriel de notre section de l’Atlantique, de notre avocat JOSE HUMBERTO TORRES et du Vice-président de la CUT du département de l’Atlantique JESUS TOVAR, la menace suivante :

De : Aguilas Negras

Sujet : ON LES TIENT FdeP

A : csppbq@yahoo.es

Date : lundi, 21 aVril, 2008 12:01

GUERRILLEROS :

vous pensiez que parce que vous ne l’aviez pas recu on ne vous avait pas a l’oeil, on a fini d’etre fin avec vous , pensez vous qu’on a pas enquete, check f de p de guerillero enfoiré restez donc silencieux et arreter d’etre leur bras.

Se demobiliser ça nous a pas affaiblie au contraire ça nous rearmes..une balle pour vous

Check que le fils de pute de JOSE HUMBERTO qu’il face attention a lui, quand on le voit on le descend, JESUS TOVAR bavard de merde de guerillero, SINAILTRAINAL, SUMISOL, ADEBA, CUT et ceux de L’UNIVERSITÉ feu aceu fun vous n’avez plus rien a faire taisez vous, comite de solidarité avec les prisonniers politiques vous autres qui allez aux prisons disant que vous allez comme droits humains quand en vrai vous allez voir vos chefs MARIA SEDENO ; NICOLAS CASTRO on les check

On se voit beintot f de p

Aigles noir le rearmenent

Sont mis dans la ligne de mire, la fondation et divers de ses membres MARIA CEDEÑO, NICOLAS CASTRO, JOSE HUMBERTO TORRES y JESUS TOVAR comme auxiliaires de la guérilla.

Ces fausses accusations coïncident avec celles exprimées dans le rapport d’intelligence élaboré par l’intelligence militaire régionale No1 de l’armée datant de près d’un mois dans lequel sont ciblés FRANKLIN CASTAÑEDA, secrétaire général de notre fondation, et JOSE HUMBERTO TORRES comme membres de l’ELN dans la ville de Barranquilla.

Il est important de faire remarquer que dans de nombreux cas, la démonstration a été faite de la macabre relation qui existe entre l’information produite par les organismes d’intelligence dans leur « ordre de combat » et les actions qui ont suivies commises par des groupes paramilitaires à l’encontre de défenseurs et défenseuses de droits humains.

CONSIDERATIONS

Dans les seuls 120 jours passés de l’année 2008, 22 syndicalistes ont été assassinés, tout comme les menaces et le harcèlement envers les leader sociaux ont augmentées. Toutes ces actions augmentent depuis les tristements célèbres commentaires du delegué présidentiel JOSE OBDULIO GAVIRIRA, entre divers fonctionnaires du gouvernement, en réponse à l’initiative du Mouvement national des victimes de crimes d’État de réaliser une marche en hommage aux victimes le 6 mars 2008, marche dans laquelle notre fondation a activement participé. Raisons pour lesquelles la Commission interaméricaine de droits humains a exprimé dans le communiqué no 15 du 10 avril 2008 :

“ sa profonde préoccupation pour les récentes menaces proférées à l’encontre de défenseuses et défenseurs de droits humains et de membres d’organisations sociales en Colombie”...

« Ces faits se présentent dans un contexte de violence à l’égard des défenseuses et défenseurs de droits humains en Colombie, au cours duquel plusieurs leaders sociaux ont été assassinés »..

« La CIDH regrette que de tels faits se soit produits et en appelle spécialement à lÉtat colombien pour qu’il adopte de façon urgente toutes les mesures qui seront nécessaires pour protéger les défenseuses et défenseurs de droits humains et les membres des organisations sociales menacées. De même, la CIDH presse l’État pour qu’il enquête, juge et sanctionne les responsables des dites menaces et qu’il garantisse la sécurité des défenseuses et défenseurs de droits humains et leaders sociaux ».

Se référant aux conditions de la défense des droits humains en Colombie, la CIDH exprime :

“La Commission interaméricaine réitère que la défense des droits humains ne peut s’exercer librement que lorsque les personnes qui le font ne sont pas victimes de menaces ou de harcèlement. La Commission reconnait le rôle fondamental des défenseuses et défenseurs de droits humains pour la garantie et la sauvegarde de la démocratie et de l’État de droits. La CIDH appuie le travail des défenseuses et défenseurs de droits humains en Colombie.”

Notre fondation exprime devant l’État colombien et la communauté internationales sa préoccupation face à ces nouvelles menaces et stigmatisation du travail de défense de droits humains des détenuEs pour motifs politiques et des victimes de crimes d’État. Modèle de lettre

Vous pouvez envoyer le modèle de lettre suivant dûment signé aux autorités suivantes :

-  ALVARO URIBE VELEZ Presidente de la República Carrera 8 No. 7 -26 Palacio de Nariño Bogotá Fax. 5662071 auribe@presidencia.gov.co

-  FRANCISCO SANTOS Vicepresidente de la República Carrera 8 No.7-57 Bogotá D.C. fsantos@presidencia.gov.co

-  MARIO IGUARAN Fiscal General de la Nación Diagonal 22B No. 52-01 Bogotá D.C. Fax. 570 20 00 contacto@fiscalia.gov.co denuncie@fiscalia.gov.co

-  WOLMAR ANTONIO PEREZ ORTIZ Defensor del Pueblo Calle 55 No. 10 - 32 Bogotá D.C. Fax. 640 04 91 defensoria@defensoria.org.co secretaria_privada@hotmail.com

-  CARLOS FRANCO Programa Presidencial De Derechos Humanos Y De Derecho Internacional Humanitario. Clle 7 N° 5 - 54 Bogotá D.C. Fax. 337 46 67 cefranco@presidencia.gov.co fibarra@presidencia.go

ALVARO URIBE VELEZ

Presidente de la República

FRANCISCO SANTOS

Vicepresidente de la República

MARIO IGUARAN

Fiscal General de la Nación

WOLMAR ANTONIO PEREZ ORTIZ

Defensor del Pueblo

CARLOS FRANCO

Programa Presidencial De Derechos Humanos Y De Derecho Internacional Humanitario.

Doctores la presente es para manifestarle nuestra profunda preocupación frente a la seguridad de varios defensores de derechos humanos sumándonos a las declaraciones de la comisión interamericana de derechos humanos en su comunicado No 15 del 10 de abril 2008.

Los pasados 22 y 23 de abril varias organizaciones de defensa de derechos humanos y sindicales entre otras la Central Unitaria de trabajadores CUT y la Fundación comité de solidaridad con los presos políticos FCSPP recibieron en sus sedes de Santander y de Atlántico amenazas escritas de parte de grupos que se auto identifican como “águilas negras”. Nos preocupa que a pesar del proceso de desmovilización estructuras paramilitares siguen actuando contra quien se opone “ al TLC y a las políticas de nuestro presidente Álvaro Uribe” dice la amenaza recibida en un sobre en el edificio de la CUT Santander acompañada de una lista de 17 personas a “ejecutar”. Este contexto no permite la expresión libre en los debates públicos de un país democrático.

Aun más preocupante unas amenazas coinciden con unos señalamientos formulados en un informe de inteligencia militar a contra de dos defensores de derechos humanos conocidos a nivel internacional, señalándolos de pertenecer a las estructuras del ELN en la ciudad de Barranquilla. Nos parece muy importante que se aclaren estos señalamientos a contra de FRANKLIN CASTAÑEDA y JOSE HUMBERTO TORRES defensores de derechos humanos conocidos en nuestro país, esta situación siendo un riesgo contra la vida y la integridad física.

Solicitemos a la fiscalía general que investigue sobre estos hechos para garantizar la Vida, Libertad e Integridad Personal de los Integrantes de organizaciones sociales y de derechos humanos, al igual que las garantías al libre ejercicio de su labor.

Solicitudes ya hechas por la CIDH en su comunicado del 10 de abril expresando su :

“su profunda preocupación por las recientes amenazas proferidas contra defensoras y defensores de derechos humanos y contra miembros de organizaciones sociales en Colombia”...

“Estos hechos ocurren en un contexto de violencia contra defensores y defensoras de derechos humanos en Colombia, en el cual han sido asesinados varios líderes sociales.”...

“La CIDH lamenta que se hayan producido estos hechos y hace un especial llamado al Estado colombiano para que adopte urgentemente todas las medidas que resulten necesarias para salvaguardar a los defensores y las defensoras de derechos humanos y a los miembros de las organizaciones sociales amenazados. Asimismo, la CIDH urge al Estado a que investigue, juzgue y sancione a los responsables de dichas amenazas y a que garantice la seguridad de las defensoras y defensores de derechos humanos y líderes sociales.”... Esperemos respuesta escrita de las medidas que el estado colombiano decidió tomar.

Cordialmente

VOTRE NOM

[1] Référence à la marche nationale du 6 mars 2008 en hommage aux victimes du paramilitarisme organisée par le Mouvement nationale des victimes de crimes d’État, suite auxquelles de nombreuses organisations sociales participantes se sont vues menacées par les structures paramiltaires dans plusieurs régions.


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