1er message, 12 Février 2007 Quito
Salut On est arrive hier soir à 8 heure a Quito, accueillis par Margot, une amie de Zalea qui vit ici depuis 2 ans. Elle travaille à l’UNESCO.
Le voyage a été plus long que prévu (comme toujours), on a quitté Cali a 2h30 du matin. Normalement on devait arrivé à la frontière 10 heures plus tard, et c’est finalement a 14h30 qu’on la passée.
On repart ce soir pour la frontière avec le Pérou (10 heures) et Lima (au moins 20h).
Aujourd’hui on va se balader un peu à Quito. La vieille ville est parait il magnifique. Et j’essaierai de rester plus longtemps au retour car il y a beaucoup à voir ici. C’est bizarre, ici tout marche en dollars, c’est la première fois de ma vie que je me sers de cette monnaie. Les pièces sont avec des emblèmes équatoriens, mais les billets sont les mêmes qu’au USA. La dollarisation a été décidé après une inflation énorme il y a quelques années (en un an on était passé de 600 sucres pour un dollars à 20 000) et a entraîné une montée des prix énormes. Hier on a traversé l’équateur sans s’en rendre compte. Il y a un lieu qui s’appelle le milieu du monde, avec un musée. Le lieu exacte a été décidé par un français au siècle avant dernier, mais avec le GPS on s’este rendu compte qu’il s’était trompé de quelques centaines de mètres et que l’équateur passait juste par une construction précolombienne de quelques milliers d’année qui semble avoir servi d’observatoire.
Heureusement qu’on leur a apporté la civilisation, sinon ils auraient été perdu les pauvres. Bises
2eme message, 19 février Nasca
Salut
Voici un petit résumé des jours précédents.
Nous avons passé une journée à Quito à visiter un peu la ville, mais il reste beaucoup à voir, et sommes reparti le lundi 12 pour 36 heures de bus vers lima. On a réussi à se faire arnaquer à la frontière alors qu’on savait que ça allait arriver. On est arrive un peu fourbu a Lima et on s’est baladé en attendant Michel, mon père. Il bien arrivé le mercredi soir mais sans bagage, oublié sur le tarmac de Caracas où il a fait escale. A cause de ça, on a perdu pas mal de temps a appeler des numéros qui ne répondaient jamais et on a pas pu visiter la ville autant qu’on aurait voulu. On a quand même vu le vieux centre ville, quelques églises et 2 musées qui nous ont appris qu’avant les incas, le Pérou a été habité par de nombreuses cultures toutes aussi intéressantes et évoluées sur le plan de l’agriculture et de l’irrigation, du travail de la céramique et des couleurs, du travail de l’or, de l’organisation sociale (en ce cas, évoluée signifie surtout très hiérarchisée et inégale), etc... Les incas ont seulement été les plus conquérants et donc ceux qui ont dominé le plus d’espace et ils ont intégré les connaissances de tous les peuples qu’ils ont dominés. En plus comme ils étaient là quand les espagnols sont arrivés, c’est sur eux qu’on en sait le plus.
Apres 3 jours a Lima et avoir récupéré la valise, on a pris le bus pour aller au sud. Première escale, Pisco et la réserve nationale, terrestre et maritime de Paracas (nom du peuple qui vivait il y a 2000 ans). Zone climatique particulière, il y a des millions d’oiseaux qui vivent la, plus les migratoires, des lions de mer (gros phoques) et des tout petits pingouins mais aussi des paysages désertiques superbes. On a aussi eu la chance d’admirer (de loin) des dauphins qui jouaient.
On est repartis sur la route vers Nazca, autre culture de plus de 2000 ans. En dehors de son travail en irrigation (des aqueducs qui servaient à amener l’eau des Andes dans une zone où il ne pleut que 2 jours par an et qui servent encore), les nazcas sont surtout connus pour leurs lignes. Des dessins et des formes géométriques des plusieurs centaines de mètres voir de kilomètres, quasi invisibles du sol et dont on ne sait pas pourquoi ni comment elles ont été faites. A moins de croire que les Nazcas savaient voler. En tout cas préservées pendant des centaines d’années grâce à l’absence de pluie et à l’érosion très faible. Là on attend le bus pour aller à Arequipa. On quitte la cote et sa chaleur pour commencer l’approche des Andes. La suite au prochain numéro
PS pour une carte du Pérou.
3eme message, 27 février, Puno
Salut Depuis quelques jours on a radicalement changé de paysage et de température. On a été a Arequipa, magnifique ville à 2300 mètres d’altitude, faite de pierres volcaniques blanches et surplombée de 3 volcans. Le nombre d’églises est impressionnant, et surtout le mélange de leur décoration, entre baroque rococo et naïf indien. On est partie faire un tour au Cañon du Colca, plus profond canyon du monde avec un dénivelé de 3000 mètres. Pour s’y rendre, on prend une route qui monte à 4800 mètres, comme le Mont Blanc, sans effort, si ce n’est celui de respirer à cette altitude. Mais cela a été le seul effet du soroche, le mal des montagnes.
On a fait une ballade dans le cañon, descendre, heureusement du cote le plus petit, et dormir en bas, se baigner dans des piscines d’eau naturellement chaude, et remonter à 2 heure du matin a la lueur des étoiles et des lampes de poches pour voir le jour se lever sur les montage à 6000 mètres. Somptueux, mais aussi fatiguant. Michel a fini à dos de mule. Il a beau être suisse, 63 ans, c’est pas mal pour ce genre de ballades sur terrain très caillouteux.
Ensuite on est parti pour Puno, au bord du lac Titicaca (un nom qui fait rêver depuis notre petite enfance, pas vrai ?). On mis 8 heures au lieu de 5 car il y eu un camion renversé, puis notre car qui est tombé en panne au milieu du rien. Arrivée le soir tard, on est reparti tôt le lendemain pour les îles d’Uros (îles flottantes faites de joncs), d’Amantani où l’on a dormi et visité un temple en montant a 4200 mètres (400 mètres au dessus du lac) et Taquilé. Le lac est magnifique, en plus on a eu un temps superbe depuis qu’on est là, de la pluie que la nuit. Vu du haut des îles, le lac est bleu comme la Méditerranée, le ciel idem. Il ne manque que les maisons blanches pour se croire sur une île grecque. Le seul truc, c’est que le tourisme perverti un peu tout cela. Les relations avec tous ceux qu’on croise sont marquées par la consommation. Il est difficile de savoir l’authentique et le reconstruit pour faire typique. Mais sans prendre le temps, il est difficile d’approfondir.
Ce soir on part pour Cuzco et ses ruines mythiques, notamment le Machu Picchu mais il y en a plein d’autres. Grosses bises a vous
4eme message, 15 mars, La Paz
Voila, fini le Pérou. Mon père est reparti il y a une semaine déjà pour Nice, Paola pour la Colombie via l’Equateur et moi je suis depuis 2 jours a La Paz, capitale de la Bolivie, la plus haute du monde a une moyenne de 3700 m au dessus de la mer. Entre le fond de la vallée où est construite la vieille ville et les quartiers riches (plus au chaud) et le haut plateau d’El Alto où sont concentrés les quartiers les plus populaires, elle oscille en fait entre 3000 et 4000. Du fait de ces dénivelés, il y a des paysages superbes avec au fond l’Illimani, a plus de 6000 mètres, qui nous montre ses neiges éternelles.
Pour l’instant je n’ai pas de plans très précis en Bolivie. Sans doute moins de tourisme qu’au Pérou. Plutôt essayer de voir un peu ce qui se passe au niveau politique locale, si la révolution est marche ici aussi... Et éventuellement rencontrer des assocs pour imaginer des collaborations dans le futur. Mais aussi donner un coup de main à Laura, amie espagnole du JIQ, qui va donner un atelier vidéo la semaine prochaine.
Pour revenir au Pérou, on a passé la dernière semaine à Cusco et ses environs. Visite dans la ville ou l’architecture coloniale a totalement assimilé les fondations des temples incas détruits, réalisant un hybride fort intéressant et des constructions plus solides que ce que les espagnols étaient capables de faire sans aucun doute. Car il est sur que le Incas avaient développé des techniques efficaces de tailles de pierres et d’architecture anti-sismique, construisant tous leurs bâtiment religieux sans l’aide d’aucun type de ciment, mais avec beaucoup de sueur. Ils ne connaissaient pas la roue, n’avaient pas de chevaux, mais avaient décrété obligatoire le travail pour la communauté. Aussi bien l’agriculture que la construction des temples en faisait parti. En termes d’agriculture, ils avaient mis au point, bien avant les OGM, des centaines de types de patates et de mais différents, cultivaient en rotation pour ne pas épuiser les sols, et créaient des zones chaudes en creusant au milieu des montagnes pour cultiver des produits côtiers. A part ça ils avaient un tempérament de conquistador, un peu comme les espagnols qui allaient les détruire et créèrent le plus grand empire préhispanique d’Amérique. Du sud de la Colombie, toute la cote jusqu’à un bon tiers du Chili, et une partie de l’Argentine. Sans parler évidement du Pérou actuel ainsi que l’Equateur et la Bolivie. La société était très hiérarchisée, entre l’Inca, sa famille (polygame), la noblesse, et les autres... Un peu comme l’Europe à la même époque quoi. Mais évidement difficile de comparer la religion catholique à celle des incas, très basée sur la nature, les montagnes, l’eau et surtout le soleil ou la lune. Et les animaux symboliques comme le serpent (représentant du monde des morts, sous la terre et symbole de la sagesse), le jaguar (le monde des vivants, sur la terre, symbole de la force) et le condor (le monde des dieux, celui qui s’élève le plus haut dans le ciel). Et aujourd’hui il reste des dizaines de sites, en plus ou moins bon état et encore pas mal à découvrir. Au delà du Machu Picchu, si vous venez, je vous conseille Pisac, Ollantaytambo, Tipon, Saqusayhuaman et d’autres encore. Et aussi de bonnes jambes, vu qu’ils n’avaient pas encore inventé l’ascenseur, et qu’il y a des marches et des marches et des marches et des marches dans tous les sens.
Voila un peu ce que j’ai appris pendant ces semaines, touché du doigt des civilisations disparues perdues dans les temps, détruites par d’autres en quête de conquête, des restes d’humanité, de pratiques oubliées. Des êtres humains pas forcement mieux que les autres, écrasés par d’autres êtres humains peut être pire que les autres...
Le tourisme au Pérou (et dans beaucoup d’autres endroits peut être) me laisse un goût un peu amer. Tout le monde essaie de se faire de l’argent, de presser le supposé riche comme un citron, sans que l’on sente un bénéfice dans la population. Les plus pauvres qui mendient dans la rue sont les indiens, les descendants de ceux pour lesquels on paye des centaines de dollars afin d’en voir les restes. Et ils semblent que la "dignité national" autour des peuples ancestraux soit bien plus liée a l’intérêt que leurs portent les touristes qu’à un véritable sentiment d’identité.
A bientôt
Glenn