Chronique du quotidien n°2

Halloween et Noël, Moto, Carte d’identité et empreinte digitale
samedi 22 octobre 2005.
 

Halloween et Noël

Quand je suis arrivé le 2 Octobre à Cali, je ne me suis pas trop étonné de trouver des décorations de Halloween dans la plupart des magasins. La fête païenne des sorciers celtes, devenue la fête des bonbons pour les enfants aux Etats-Unis existent ici depuis plus de 20 ans. Et contrairement à la France où elle intéresse les jeunes adultes, et bien sûr les vendeurs de toutes sortes. Ici, c’est encore les enfants qui s’y amusent le plus. On peut d’ailleurs trouver des déguisements pour enfants à louer un peu partout. Par contre, en ces journées chaudes et tropicales, j’ai été beaucoup plus étonné de voir fleurir des décorations de noël. Des magasins entiers sont déjà remplis de boules, de sapins enneigés, de père noël en pastique à accrocher aux cheminées. Mais quelles cheminées ? Il fait 27°C en moyenne. Voir de la neige en coton et des ours polaires, des sapins décorés de flocons de neige en papier, est d’un ridicule. On se croirait le 20 décembre à la Samaritaine. Mais on est le 22 Octobre. A Paris, il m’avait semblé que chaque année c’était plus tôt que commençaient les décorations, mais là on est battu. Et en plus il y a encore plus de choix qu’en France. Et le tout dans les tons vert et rouge, typique du noël européen. À rendre jaloux les commerçants français. Tant qu’à être obligé de fêter noël sous toutes les latitudes, autant chercher à le faire sous ses propres couleurs, non ?

Moto

Il y a pas mal de 2 roues ici. Comme partout, c’est ce qu’il y a de plus rapide dans les embouteillages. La particularité, c’est qu’ici, tous ceux qui sont sur une moto portent une sorte de gilet en toile ajourée avec des bandes réfléchissantes et le numéro de plaque d’immatriculation. Conducteur comme passager. Ou plutôt passagère, car il est interdit d’avoir 2 hommes sur une moto. Ce n’est pas une mesure contre l’homosexualité, mais contre les tueurs à gage qui sévissaient de cette manière-là. Il y a peu, le gouverneur a voulu interdire aux femmes de monter elles aussi comme passagère, ce qui a provoqué un tollé, des manifestations, etc. Pour l’instant les caleños peuvent toujours emmener leurs femmes, leurs sœurs ou leurs filles sur leurs motos. Les fils, eux, doivent prendre le bus. Évidemment, les policiers, eux, ont le droit d’être à 2 sur une moto, et d’être armés. Et de tirer ? [1]

Carte d’identité et empreinte digitale

On sait qu’on est ici dans un pays assez sécuritaire, qui vit avec les arguments de Bush ou de Sarkozy depuis bien longtemps. Mais je ne sais pas depuis quand, ici on donne systématiquement le numéro de la carte d’identité lorsque l’on signe, pour une facture, pour n’importe quelle demande un tant soit peu officielle. Moi, je n’ai aucune idée de mon numéro de carte d’identité ni de mon passeport que j’utilise ici. Les Colombiens savent le réciter dès leur plus jeune age. Ça m’a souvent étonné de voir que même dans les actes militants, ceux où s’engage, et où ici ça veut dire prendre des risques, les gens n’hésitent pas à laisser tous les moyens pour être identifié. On demande aussi assez souvent le numéro de téléphone. Et chaque fois qu’on fait une opération bancaire, il faut en outre laisser l’empreinte digitale de son index. J’imagine que c’est une manière de contrôler une population à l’intérieur de laquelle se cachent des criminels, des meurtriers, des guérilleros, des trafiquants de drogue, etc. Mais il y a quelques jours, une amie m’a raconté qu’étant allé acheter des vêtements, elle eu le déplaisir de voir apparaître un traquetos (trafiquant de drogue) avec ses gardes du corps. Au moment de payer et de faire une facture, il a refusé de donner son nom et son de numéro de cedula (carte d’identité) en disant à la vendeuse de mettre ce qu’elle voulait. Alors à quoi ça sert d’emmerder les Colombiens honnêtes à donner sans cesse des preuves de leur identité, et ainsi pouvoir contrôler leurs moindres faits et gestes, si ceux qu’on aurait besoin de voir disparaître peuvent se permettre de ne pas les donner ? Ça sert à quoi, hein ?, je vous le demande.

[1] A ce propos on trouve sur les mur de la ville le graffiti « Il est interdit de tuer, la police n’aime pas la concurrence »


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