Chronique Venezuelienne n° 1

vendredi 14 mai 2004.
 
Nous sommes bien arrivés jeudi, et on a déjà fait pas mal de choses depuis. Nous vivons à Lidice, en plein barrio de Caracas, juste à coté de l’école Alberdi

Nous sommes bien arrivés jeudi, et on a déjà fait pas mal de choses depuis. Nous vivons à Lidice, en plein barrio de Caracas, juste à coté de l’école Alberdi, base du JIQ. L’école Alberdi est occupé par la communauté (comprendre le quartier organisé) depuis sa fermeture en décembre 2002 par le maire de Caracas, Alfredo Peña, durant le Paro, la grève patronale qui a vainement tenté de mettre le pays et son président mais surtout son peuple à genou, en bloquant le pétrole, l"éducation, la distributions de nourriture, de gaz, d eau, etc. dans les quartiers pauvres afin que ceux ci se retournent contre Chavez. Perdu ! Tout le monde sait que ces entreprises appartiennent aux quelques 15 familles les plus riches du pays qui vivent depuis longtemps au rythme nord américain quand ce n’est pas carrément à Miami. L’école en tout cas, vidée de ses profs, s’est remplie de gens désireux d’en faire un véritable lieu d éducation populaire. On reconstruit avec les moyens du bord, et surtout la volonté, l’énergie et la motivation du quartier. Il y a les cours pour les enfants le matin, les cours de sports, dispensés par de profs cubains, qui font un échange avec les vénézuéliens, comme pour la médecine, où des médecins cubains viennent soigner gratuitement dans les barrios, pendant que des vénézuéliens se forment a la médecine a Cuba. Il y a les cours de la mission Robinson, pour apprendre a lire et écrire aux adultes, suivie par plusieurs million de personnes dans le pays, et la mission Ribas pour atteindre le niveau du bac, donc des cours de pleins de choses. Il y a aussi des cours de musique, de danse, et bien sur l’école populaire de documentaire que nous inaugurerons lundi prochain. A Alberdi il y plusieurs centaines d adultes qui viennent chaque jour pour suivre ces cours, gratuits, donnés par des bénévoles, on attend des sous de l’état, mais c est long. Comme on dit ici, le peuple a un infiltré au gouvernement, c’est Chavez, mais le reste suit assez peu. On se rend compte que peu importe la popularité de Chavez, de savoir si c’est un dictateur etc., ce qui compte c est les gens qui agissent pour la communauté. On a vu des petites pièces dans la rue, organisées par des acteurs pour faire participer les gens : les acteurs partent en impro et finissent par laisser la place aux habitants qui s’expriment librement, des marionnettes jouent au reporter des barrios pour délier les paroles, les cameras des télés communautaires sont là, filment tout pour le montrer à tous. Bon la situation n’est pas comme ça partout, l’école Alberdi n est pas la seule dans le pays mais presque, ça n’empêche pas la violence dont tout le monde parle, mais qu’on ne voit ni ne sent. On sent par contre qu’on a notre place ici, qu’il y a des milliers de choses à faire, à filmer, les gens s’organisent un peu partout et c’est vraiment important de le montrer partout, les médias locaux et étrangers ne parlant jamais de ça, mais que de ce fou de Chavez.

Voilà pour l’instant bises a tous/tes Glenn

Hasta la victoria, ahora !!


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