Ca change, ça change

Au Venezuela, vers une avancée de la condition féminine ?
jeudi 14 juillet 2005.
 
Il se passe des choses interessantes au niveau de la société vénézuélienne...non impulsées du sommet du sommet de l’état, preuve de la vitalité du processus de changement en cours dans le pays. Les citoyens prennent le relais de l’état comme force de proposition, les mentalités évoluent...

Premier indice : le débat sur l’homosexualité... Pas la peine de préciser que c’est un tabou absolu dans ce pays, comme dans toute l’Amérique Latine. Même dans une capitale comme Caracas. Même dans les quartiers les plus « branchés ». Il y a peut-être un bar ou deux affichant les drapeaux « arco iris ». Mais rien de plus. Hors a la fin du mois de juin, on a pu voir à plusieurs reprises des groupes conséquents de gay y lesbians manifester face a différents ministères pour que l’on reconnaisse leurs droits. Et cette mini gay pride, exactement semblable a celles qu’on connaît en Europe, en miniature ...

Deuxième indice : la publicité. Là, il convient de préciser l’environnement visuel de Caracas et sûrement de tout le pays. Chaque immeuble atteignant un nombre d’étages respectable est baptisé d’un nom, Pepsi, Kodak, Polar -la plus célèbre marque de bière au Venezuela-, Nescafe, etc. On s’oriente d’ailleurs ainsi a Caracas, “puede decirme como se va a la Torre Polar ?”. Et personne ne semble vraiment connaître le nom des rues, ce qui peut être déroutant quand il n’y a pas de tours à l’horizon... En fait, contrairement à la France, il n’y a aucune régulation de la pub. Que ce soit en terme d’affichage, comme en terme de produit. Ainsi, rien ne régule la publicité sur l’alcool et le tabac. Du coup, ce sont ces produits-là qui tiennent le haut du pavé. Mais alors qui le tiennent très haut. Il faut imaginer des pubs immenses, étalées en façade des gratte-ciels. Et sur ces panneaux, presque toujours des femmes quasi nues. La marque de bière Regional est même célèbre pour son style publicitaire, des femmes donc quasi nues comme les autres, mais sans tête, celle-ci sortant toujours ingénieusement du cadre. Sans parler de la finesse des messages qu’elles affichent. Quelques exemples de slogans, presque toutes issues des marques de bières : « Les femmes sont ainsi par notre faute...on ne leur a donne qu’une côte ». Ou encore : « la différence entre une épouse et une maîtresse : 30 kg », « la vérite est dure : il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des hommes sobres », « qu’est ce que ça leur coûte de rabaisser la lunette des toilettes si ça les gêne tant ? ». Mais on peut lire aussi : « les hommes sont comme des escargots, ils se croient maitres chez eux mais ne sont que des ignares ». Incroyable ce sens de la dérision des agences de pub ! Et alors quel manque d’humour que ces associations qui commencent à réclamer un minimum de régulation. Parce que si, depuis le mise en application de Ley Resorte, Conatel, la Commission Nationale de Telecommunication, est chargée au même titre que le CSA de réguler les radios et chaînes de télévision, en aucun cas la Commission ne régule les agences de pubs. Ce sont des organisations féministes, l’Institut National de la Femme, Inamujer et le Centre d’Etudes de la Femme de l’Université Centrale du Vénézuéla qui sont montées au créneau, exigeant une politique pour réguler les agences publicitaires et les obliger à changer leur message, qu’ils soient offensifs contre les femmes ou contre les hommes. Elles essaient aussi de lancer un mouvement de boycott des produits dont les publicités expriment des messages discriminatoires. Car, comme elles le répétaient dans la presse la semaine dernière, celles-ci non seulement portent atteinte, par leurs stéréoptypes, à la dignité physique et mentale des femmes comme des hommes, mais celles-ci violent aussi la Constitution, selon laquelle « Toute personne est éguale devant la loi. Ne seront admises aucunes discriminations fondées sur la race, le sexe... » (Article 21), contredisent différents articles de la Ley Resorte, tel l’article 9 : « n’est permis dans les services de radio et television (...) la diffusion de boissons alcoolisées.... », comme d’autres articles de la Loi sur la violence contre la femme et la famille. Il n’y a pas de mouvements antipubs, beaucoup, dans ce pays specialisé en Miss Univers, ne comprennent pas ce qui choque dans ces images publicitaires, et encore moins l’aspect discriminatoire de leurs messages. Comme partout et depuis des décénnies, le melange société de consommation/ société patriarcale faisait bon menage. Mais il se peut que les mentalités se mettent a changer...

Troisième indice, et le plus important : le droit à l’avortement. Ce débat, posé et régulièrement refoulé par l’Eglise et la droite réactionnaire depuis 25 ans, est en train de resurgir, difficilement mais sûrement. Une quarantaine d’associations, tout courant politique confondu, ont proposé un projet de loi en faveur de la dépénalisation de l’avortement dans les cas de viols, inceste et malformation du fœtus, proposition que défendent, depuis, deux députées MVR [1], Iris Varela et Flor Rios. Celles-ci veulent profiter de la réforme du Code Pénal, actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale, pour faire voter également ce projet de loi. Mais en dépit de la mobilisation citoyenne en sa faveur, les voix contre l’avortement restent toujours très nombreuses, et ce quelque soient les courants politiques. Ainsi, si logiquement s’y oppose le Copei, parti sociochrétien qui pendant quarante ans s’est partagé le pouvoir (et la corruption) avec Accion democratica, Calixto Ortega, également député MVR, demande que l’approbation de la loi se fasse par référendum tandis que le vice-président de l’Assemblée Nationale, Ricardo Guttierez, du parti chaviste Podemos, considère quant-à-lui que ce n’est pas le moment de poser un débat si délicat. Ce qui n’a pas empêché la même Assemblée Nationale de convoquer des membres du Conseil Episcopal Vénézuélien pour discuter du projet de loi, plutôt que n’importe quel représentant des associations prônant la dépénalisation. Une attitude malheureusement similaire à celle qu’a toujours eu l’élite politique, en particulier la droite religieuse, face à cette question.

S’en référer à l’Eglise. Or, contrairement a ce que l’on pourrait croire, le Venezuela, comme tous les pays d’Amérique Latine, est un pays laic. Donc en théorie un pays respectant la séparation, ô combien déplorée par l’Eglise, de celle-ci et de l’Etat. Pire. Contrairement au souhait de l’épiscopat qui, en décembre 1999, critica le projet de Constitution bolivarienne, celle-ci reconnaît la « liberté de culte », et n’a pas cédé aux souhaits des prélats qui préconisaient le rétablissement de concordats avec le Vatican, l’octroît à l’Eglise catholique de la part de l’Etat de relations privilégiées par rapport aux autres cultes, ou encore l’inscription, comme droit constitutionnel, du droit à l’éducation religieuse, jusqu’à une espèce d’interdiction d’ « offenser la famille » [2] ! Quant à la question du droit à l’avortement, celle-ci continuer bien entendu de constituer pour l’Eglise un enjeu politique et social de premier ordre.

L’avortement au Venezuela et dans le monde.

Or qu’en est-il de la situation de l’avortement dans le pays ? Tout d’abord, au niveau juridique : juste après son interdiction absolue, situation qui concerne 0,4% de la population mondiale et notamment les Colombiens, le degré le plus restrictif de sa dépénalisation est celui qui n’autorise l’avortement que lorsque la vie de la mère est en péril. Cette juridiction est celle que connaît le Vénézuéla, ainsi que la majorité de la population latino-américaine [3]. Au total, 25% de la population mondiale vit dans des pays, principalement du Sud, régis par ce type de législation. Dans le reste du continent Sud-Américain, la législation sur l’interruption de grossesse ne l’autorise que si la santé de la femme est menacée [4]. Il faut aller dans les Caraibes pour rencontrer quelques micros-Etats reconnaissant le droit à l’avortement pour motifs sociaux. Dans cette partie du monde, rappelons que seul Cuba bénéficie d’une dépénalisation complète de l’IVG.

En réalité, ces nuances dans la législation, entre pénalisation totale et dépénalisation partielle, n’influent que peu sur les chiffres officiels recencés par les ministères de la santé de chacun de ces pays. Les données officielles, pourtant bien en-deçà de la réalité [5] en témoignent : l’interruption volontaire de grossesse constitue sur le continent l’un des problèmes majeurs de santé publique.

Pour donner une idée du phénomène, quelques chiffres. A travers le monde, c’est environ une grossesse sur 4 qui est interrompue, et en moyenne une femme sur 28 qui est amenée à avorter au cours de sa vie. L’Institut Alan Guttmacher a New York estime en effet le nombre d’avortements dans le monde à 46 millions par an, les estimations oscillant entre 42 à 50 millions. Parmi eux, 50% sont pratiqués de façon légale et dans de bonnes conditions, l’autre moitié illégalement, et la plupart, dans les pays en voie de développement. Dans certains de ces pays, près de deux lits sur trois des cliniques urbaines sont occupés par des femmes victimes de complications d’un avortement réalisé dans la clandestiné ou par des non professionnels. Environ 70 000 femmes en décèdent chaque année [6] 6 000 de ces femmes sont Latino-Américaines.

Selon l’OMS, 4 millions d’avortement en effet sont pratiqués chaque année en Amérique Latine. Parmi ceux-ci 90% le sont secrètement, par des médecins non autorisés ou par les femmes elles-mêmes qui recourrent à toutes sortes de strategies pour le provoquer - depuis l’ingestion de plantes abortives jusqu’à l’accident corporel volontaire -.

Gabriela Rodriguez [7] témoigne ainsi de la condition des femmes du Chiapas : « Avec une fraîcheur et une clarté enviables, une des dirigeantes tzotziles [ethnie maya, ndlr] me disait que les femmes indigènes d’aujourd’hui décident de combien d’enfants elles veulent avoir et quand. Elles luttent également contre la mortalité maternelle, c’est-à-dire qu’elles se battent pour diminuer le nombre de décès de femmes enceintes, en couches ou lors d’un avortement :

« Bien que ce fait soit nié, l’avortement existe au Chiapas, qu’il soit provoqué ou spontané. Bien que certains voient cela d’un mauvais oeil, ils disent que c’est une punition divine alors que la punition c’est d’avoir 10 enfants qui, si la maman meurt, deviennent orphelins. Le cas d’une jeune fille de 23 ans en dit long. Cette jeune fille avait déjà six enfants et, quand elle s’est rendu compte que ses règles n’arrivaient pas, elle s’est mise à porter des choses lourdes, à faire l’aller et retour entre le puit et sa maison avec des grands bidons d’eau, à se jeter d’un arbre pour donner des coups à son ventre. Un jour elle est rentrée chez elle en saignant, elle saignait à flots. Elle a tout lavé et est restée comme cela plusieurs jours jusqu’à ce qu’elle ait de la fièvre : elle était entre la vie et la mort. Ensuite, elle a décidé d’aller à l’hôpital de Comitán, mais ils n’ont pas voulu s’occuper d’elle parce que c’est mal de se faire avorter (...). Ils ont dû s’en occuper finalement après les pressions de la famille et, à partir de ce moment, ils ont voulu lui faire subir de force une ligature des trompes. Ils ont menacé son époux, ils lui ont dit que sa femme allait mourir s’ils ne l’opéraient pas. Il a finalement accepté mais ils l’ont regretté après parce qu’elle voulait huit enfants et qu’elle n’en avait eu que six. La majorité des femmes ont recours à ce genre de techniques dangereuses : porter des choses lourdes ou se jeter d’un arbre, mais elles connaissent aussi des plantes abortives : la rue, le romarin, la feuille d’avocatier, la crementina del nopal qui sont efficaces si elles sont bien utilisées. Ce sont les femmes qui connaissent et qui cherchent des méthodes pour avorter. Elles ont aussi recours au citotec (célèbre médicament abortif) qui se trouve en pharmacie mais c’est très cher, entre 400 et 800 pesos pour deux pilules, et ce n’est pas mieux que les herbes ».

Le risque de mortalité maternelle [8] s’élève ainsi à 15 pour 1000 en Amérique Latine, soit un risque de mortalité, selon les pays, entre 10 et 100 fois plus fort que dans les pays ou l’avortement est légalisé. Il faut savoir en effet que même lorsque la juridiction autorise l’interruption de grossesse lorsque la vie de la mère est menacée, seule 40% des femmes ont alors accès à des conditions d’avortement acceptables. Dépénaliser, entièrement ou partiellement, ne suffit pas si les pouvoirs publics ne s’engagent pas en la matière.

Pour en revenir à la situation vénézuélienne, une étude réalisée entre 1997 et 2001 [9] comptabilisait sur trois ans un total de 381 948 avortements déclarés. Soit une moyenne de 76 389 par an, c’est-à-dire de 6 365 par mois, ou encore 212 par jour. Or, en 2001, 56 femmes sont officiellement mortes des suites d’un avortement raté, soit une femme en moyenne ayant décédé des suites d’un avortement par semaine.

Un problème de santé publique, une question juridique.

Comme le rappelait le docteur Manual Arias [10] lors d’un Forum à Caracas la semaine passée [11]”., les causes du recours à l’interruption de grossesse sont multiples : le manque de connaissance des méthodes contraceptives ou les problèmes d’accès à ces dernières - au Vénézuéla, entre 10 et 25% de la population les utilisent, un taux comparable, selon Manuel Arias, à celui que connaissait le Chili en 1964- ; la fréquence du phénomène d’abandon de la femme enceinte, que ce soit par celui qui aurait pu être le futur père comme par la famille même de la femme ; l’absence de protection des femmes enceintes dans la législation du travail, celles-ci pouvant facilement être licenciées, notamment dans le cas d’emplois domestiques ; une législation et des conditions sociales ne favorisant pas toujours une conciliation entre la prise en charge d’un enfant et le maintien de l’emploi ; le refus des écoles de scolariser les adolescentes enceintes ; comme le viol, parmi lequel il faut compter le viol conjugal, non pris en compte dans la législation.

Différentes stratégies pour réduire le nombre d’avortement doivent donc être mises en œuvres. Selon Manuel Arias, il s’agit en priorité de la protection et de l’appui à la femme enceinte, en terme par exemple de sécurité de l’emploi ou d’accès à des écoles gratuites pour ces dernières. De la prise en charge et de l’accompagnement de la femme ayant subit une interruption de grossesse au niveau social et médical. Et surtout, étant données la réalité sociale du pays, où près de 90% des jeunes commencent leur vie sexuelle à 15 ans ou moins, de la mise en place de programmes d’éducation sexuelle durant toute la scolarité, y compris dans les Missions [12] ainsi que de la mise à disposition de centres de planning familial accessibles à tous. Une expérience dans un district brésilien a en effet montré que sur trois ans de programme de prévention soutenue dans les écoles, le taux d’avortement pouvait diminuer de 35%, les risques de complications et de mortalité diminuant d’autant. La proposition de loi des associations en faveur de la dépénalisation de l’avortement dans les cas de viols, inceste et malformation du fœtus, comprend d’ailleurs ces deux autres conditions : le droit à une éducation sexuelle tout au long de la scolarité et l’accès libre et gratuit aux méthodes contraceptives. Le Ministère de la Santé Vénézuélien doit ainsi s’engager dans une politique de prévention à grande échelle, la chance du Vénézuéla étant de déjà détenir tout un réseau de centres de santé communautaire grâce à la Mission Barrio Adentro.

Mais comme le soulignait dans le même forum Magdalena Valdivieso [13] la question de l’avortement ne doit pas être réduit à un problème de santé publique. Il s’agit avant tout d’un problème éthique, celui de mettre un terme à la domination de la femme par l’homme dans la société : « dans toute société patriarcale, le problème est de savoir comment contrôler le corps de la femme. Heureusement, notre corps est très difficile à contrôler depuis l’extérieur ». Comme l’a rappelé la directrice du Centre d’Etudes de la Femme, cette domination a la plupart du temps été institutée par la législation. « Il ne s’agit pas d’ailleurs de réformer le code pénal, précise Magdalena Valdivieso, mais il s’agit d’en faire un nouveau. L’actuel est anticonstitutionnel sur beaucoup d’aspects. Comment peut-on garder en partie un code pénal rédigé au début du siècle dernier, qui pénalise seulement la femme lors d’un avortement, mais aussi pénalise l’adultère, ou encore ne pénalise l’inceste comme un délit que dans les cas de scandales publics, ou dépénalise le viol lorsque l’auteur de celui-ci se marie avec la victime ? ».

Un contexte qui n’est pas des plus favorables.

« Avec un nouveau pape affirmant que la tolérance ne peut être que relative, le gouvernement Bush qui tente de donner de nouvelle restriction à la dépénalisation en demandant d’écourter les délais d’intervention autorisés, ou encore avec ce même gouvernement qui fait pression sur les organisations internationales pour diminuer les aides accordées au pays où la dépénalisation existe, sans parler des pressions de l’Eglise, la partie n’est pas encore gagnée sur le continent », remarquait Magdalena Vadivieso. L’avortement reste en effet le thème le plus délicat à aborder dans les sociétés patriarcales. Mais comme le rappelait aussi l’intervenante, « les femmes étant beaucoup plus que des mères, étant aussi des êtres humains, les Etats doivent reconnaître à leur égard les mêmes droits que ceux reconnus aux hommes, dans les législations nationales comme internationales ».

Et des avancées, en terme de mobilisation citoyenne, existent à l’heure actuelle sur tout le continent. Ainsi, même au Chili, un des pays les plus traditionnalistes, les femmes s’organisent sous le mot d’ordre : « La femme décide, la société respecte, l’Etat garantie, l’Eglise n’intervient pas ». En Uruguay, le débat vient d’être réouvert au Sénat après 66 ans de silence. Et depuis 14 ans [14] , le 28 septembre est célébré comme le jour de la dépénalisation de l’avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes, en référence à un évènement historique. Comme le rappelle Gabriela Rodriguez : “le 28 septembre 1888, le Brésil décrétait l’abolition de l’esclavage des fils et des filles nés d’une mère esclave. Cette disposition pris le nom de « liberté des ventres ». De manière symbolique, la campagne actuelle pour la dépénalisation de l’avortement entend que chaque 28 septembre soit la journée dédiée à la liberté des ventres des femmes de la région. Pour que ce soit elles qui choisissent, librement et de manière responsable, la poursuite ou l’interruption d’une grossesse” [15] .

Au Venezuela, le défi, selon Magdalena Valdivesio, est de voir jusqu’où le processus de changement peut aller. Comme elle le rappelait, « ce n’est pas qu’un thème qui est ici en jeu, ce sont différents thèmes, l’avortement, mais aussi les droits des homosexuels ou encore ceux des travailleurs sexuels. On ne peut pas se dire pour une société égalitaire, pour le socialisme du 21ème siècle, et occulter le fait que chaque jour des femmes risquent leur vie en avortant dans de mauvaises conditions, sans pouvoir compter sur l’aide de la puissance publique ». Reste encore à savoir si ce projet de loi sera, ou non, voté au même titre que les autres propositions de réforme du Code Pénal prévue pour les mois qui viennent...

[1] Mouvement pour la Cinquième République, principal parti chaviste.

[2] « Tous doivent avoir le devoir de respecter la famille dans ses valeurs, ses croyances et ses droits ».

[3] Brésil, Chili, Republique Dominicaine, Salvador, Guatemala, Haiti, Honduras, Mexique, Nigaragua, Panama, et Paraguay

[4] Argentine, Bolivie, Costa Rica, Equateur, Pérou, Uruguay

[5] En raison du caractère clandestin de la majorité des actes d’avortement, la comptabilisation des cas par les pouvoirs publics est très partielle.,

[6] De nombreuses études montrent que des lois sévères ne conduisent nullement à une diminution du nombre d’avortements. Elles ont pour conséquence que les avortements sont effectués par des personnes non-qualifiées, que des femmes souffrant de complications n’osent pas se faire traiter et que souvent un délai assez long s’écoule jusqu’à ce que la femme trouve enfin la possibilité d’avorter. Ceci vaut en particulier pour les femmes sans moyens financiers. La légalisation de l’interruption de grossesse quant-à-elle évite les risques pour la santé des femmes et à long terme, et fait baisser le nombre d’interventions, si elle est soutenue par une politique de prévention, la mise a disposition de centres de planning familial bien organisés et une large diffusion des moyens contraceptifs..

[7] Gabriela Rodriguez, Mexique - Avorter en sécurité, une revendication indigène, 4/11/2004, http://cspcl.ouvaton.org/impression.php3 ?id_article=99

[8] Le risque de mortalité maternel est défini par l’OMS comme tenant compte sur la durée de vie à la fois de la probabilité d’une grossesse et de la probabilité de décéder suite à cette grossesse pendant la période féconde de la femme.

[9] Données du Ministère de la Santé.

[10] Obstétricien à la clinique Concepcion Palacios de Caracas et membre de la Comision de los derechos sexuales y reproductivos de la sociedad de obstetrica y genecologia de Venezuela.

[11] Forum du 6 juillet 2005 à la Biblioteca Nacional de Caracas : “El aborto, un problema de salud publica y juridico

[12] Les Missions Robinson, Ribas et Sucre scolarisent la population du Vénézuéla sans restriction d’âge.,

[13] Directrice du Centro de Estudios de la Mujer de la Universidad Central de Venezuela.,

[14] Décision prise lors de la cinquième rencontre féministe latino-américaine et des Caraïbes qui a eu lieu en 1990 à San Bernardo, en Argentine, des leaders boliviennes, brésiliennes, colombiennes, chiliennes, salvadoriennes, guatémaltèques, mexicaines, nicaraguayennes, paraguayennes et péruviennes.

[15] Gabriela Rodriguez, Ibid.


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